Faire une campagne de netlinking en moins d’une semaine
Ecrit par Antoine Calaud
le
Le netlinking s’impose comme l’un des critères les plus importants dans l’algorithme selon les dernières informations de Google.
Pourtant, c’est un des aspects les moins travaillés en SEO. La plupart des personnes qui gèrent le SEO n’ont pas envie de faire du netlinking à moins d’avoir beaucoup de temps et de budget devant eux.
Nous vous avons donc préparé un petit article sur une des façons de faire du netlinking pour que ce soit rapide et sans coût.
Pour cela, nous allons nous concentrer sur de l’échange de lien. Cette technique n’est pas optimale en termes d’effets mais elle a le mérite d’être relativement rapide et peu couteuse.
Attention : comme n’importe quelle campagne, si elle est réalisée grossièrement ou ne respecte pas les guidelines de Google, cette stratégie n’aura peu ou pas d’impact.
Afin de compliquer la tâche pour Google, vous pouvez faire des liens de façon triangulaire (A=>B=>C) ou décorrélés les uns des autres (A=>B et C=>D). Mais cela nécessite d’avoir plusieurs sites de qualité sous la main.
Pour ce tuto, vous aurez besoin de Majestic SEO, de SEMRush (remplacement par un équivalent possible) et Google Search Console/Google Analytics.
Etape 1 : Définir les besoins de VOTRE site
Tout d’abord, il va falloir définir ce dont votre site besoin.
Nous allons donc définir les thématiques (TTF) que vous allez viser :
Pour cela, passez votre site et celui de vos trois concurrents les plus proches dans Majestic (ou un autre outil d’analyse de netlinking) afin de sortir le top 10 des thèmes les plus importants sur votre marché.
Il faudra bien garder ces thèmes en tête pendant toute votre campagne et choisir des sites dont le TTF est puissant sur ces derniers.
Il faut aussi définir les mots clés que vous souhaitez voir mieux se positionner sur votre site.
Choisissez-en 3 et ne soyez pas trop gourmand. Si vous êtes un petit site tout jeune, ne choisissez pas le mot clé le plus concurrentiel du secteur mais plutôt celui sur votre avantage concurrentiel ou des mots clés un peu plus long tail. En effet, ce type de campagne reposant sur de l’échange de lien est moins puissante qu’une campagne ou l’on va chercher des sites très populaire, il sera donc compliqué de remonter sur des mots clés très concurrentiel.
Ex : ne choisissez pas « Chaussures femme » mais plutôt « chaussure semi ouverte femme » Nous vous conseillons de choisir des mots clés sur lesquels vous êtes déjà positionné (position < 100) afin de pouvoir mieux suivre l’évolution et de plus vite remonter aux yeux de Google.
Etape 2 : Sélectionnez et contactez les blogs
Une fois équipé de ces mots clés et de ces thématiques, il faut maintenant choisir les sites avec lesquels vous allez échanger
Afin de trouver des bloggeurs sans débourser un centime, l’échange de liens s’impose car il s’agit-là d’une des dernières techniques de netlinking gratuites. Pour cela, vous avez deux possibilités :
- Recherche et comparaison des domaines référents de vos concurrents pour trouver les meilleurs sites qui font du netlinking vers vos concurrents et les contacter pour leur demander de faire un partenariat en échangeant un lien avec eux.
- Rejoignez des groupes Facebook/Twitter liés à l’échange de liens et/ou ajoutez des Link Builder Specialist/Guest Poster sur LinkedIn.
Si vous avez principalement sélectionné des sites qui font déjà du netlinking, le contact, la négociation et la gestion de projet seront plus simples car ils ont l’habitude de travailler sur ce type de mission.
Si vous contactez plutôt des bloggeurs, l’impact en termes de trafic et de résonance sociale sera plus fort mais il faudra vérifier que votre brief est bien suivi. Vous devrez également personnaliser votre communication et vous assurer d’une connaissance du blog en question.
Si vous contactez plutôt des webmasters/gestionnaires de catalogues de sites, faites attention à choisir le bon domaine car certains peuvent être manipulés.
En cas de doute, n’hésitez pas à regarder sur https://web.archive.org/ à quoi ressemblait le site les années auparavant. Si vous voyez que le site a totalement changé récemment, ne le conservez pas pour votre campagne.
Comment choisir un domaine en particulier plutôt qu’un autre ?
Une grande partie de « l’art » du netlinking consiste à choisir les bons domaines avec l’impact le plus fort possible sur votre site. Pour cela, appuyez-vous sur les bons KPIs et comparez les différents domaines afin de sélectionner les perles rares.
Le TF/CF : ce sont les deux indicateurs les plus connus du netlinking. Cependant, ils sont manipulables et ne reflètent pas toujours la réalité d’un site. Malgré tout, il est quand même bon d’avoir un minimum de TF /CF.
Pour un site qui ne s’est jamais préoccupé de son netlinking, choisissez un TF/CF minimum à 10. Si votre profil netlinking a déjà été travaillé, choisissez plutôt un TF/CF minimum a 15/20.
Le Topical trust flow (TTF) : Il est impératif que le site que vous choisissez ait un TTF fort sur l’une des thématiques que vous avez sélectionnée précédemment. S’il en a plusieurs, c’est encore mieux.
Le nombre de mots clés positionnés : Les mots clés positionnés peuvent aussi vous donner des indications sur la bonne santé SEO d‘un site.
Essayez de trouver un site déjà positionné sur le mot clé que vous ciblez lors de l’opération de netlinking. Google donnera plus de force à votre lien si c’est le cas car le site aura déjà une autorité sur le sujet.
Le trafic : Un site sans aucun trafic et qui fait des liens est à coup sûr un site manipulé pour le netlinking. Eliminez tous les sites qui ont un trafic inférieur à 100 (Données SemRush ou Similarweb par exemple).
Quelles sont les écueils à éviter :
Lors de votre contact avec votre interlocuteur il faudra discuter les points suivants :
Qui écrit le contenu : Certains sites préfèrent avoir la main sur la rédaction de leurs articles afin de garder une ligne éditoriale similaire à travers tout le site. D’autres laissent la rédaction des articles au soin du commanditaire.
Dans le cas d’échange de liens, nous pensons qu’il est mieux de fournir soi-même le texte que le contact va publier sur son site. Cela permet d’être sûr d’avoir un article qualitatif et dont tous les éléments sont contrôlés.
Sur quel sujet sera le contenu : il faut bien définir le sujet de l’article et les mots clés visés par celui-ci. En effet, un article sur un sujet trop éloigné du mot clé visé n’aura que très peu de force. Si vous arrivez à le négocier, faites-en sorte que l’article soit optimisé sur l’expression clé visée sur l’article cible (comme ci-dessous).
Est-ce qu’il y aura d’autres liens dans le contenu ? : Chaque lien sortant de l’article réduira le poids du lien vers votre site. Ainsi, nous recommandons de demander 2 liens dans l’article : un vers votre site (qui doit être au début de l’article) et un lien vers un site de confiance qui n’est pas votre concurrent.
Quelle sera l’ancre du lien : Demandez une ancre optimisée ou suroptimisée si vous avez déjà des liens avec des ancres naturelles qui vont vers votre page cible. Sinon, demandez une ancre naturelle ou marque. N’oubliez pas de limiter votre proportion d’ancres optimisées à 5/10% maximum sous peine de se faire taper sur les doigts par Google.
Est-ce que le lien sera bien un lien DoFollow : Vérifiez bien ce point avant et après publication de l’article.
Combien de temps durera le lien : Certains sites proposent de la « location » de page pour mettre des liens. Nous déconseillons cette pratique car elle demande de vérifier régulièrement si le webmaster n’a pas supprimé le lien et c’est parfois compliqué de les amener à le remettre (même si la durée de location n’est pas révolue).
Vérifier que le contenu de l’article soit bien unique : Que ce soit un prestataire externe ou le gestionnaire du site qui rédige le contenu, assurez-vous que le contenu des deux articles soit bien unique.
Etape 3 Vérifier l’impact de votre campagne netlinking après les publications
Une fois votre partenariat validé, que l’article a bien été publié sur le site et que vous avez rempli vos obligations pour l’échange, il est temps de vérifier l’impact de votre campagne.
Tout d’abord, soyez patient, les effets des campagnes netlinking peuvent prendre un peu de temps pour se ressentir.
Vision par la Search Console
Le premier outil où l’on verra les effets de votre campagne sera la Search Console.
Entre deux et trois semaines après la publication de l’article, vous pouvez commencer à aller voir dans l’onglet Performance de cet outil afin d’observer les premiers impacts
Pour cela, ajoutez un filtre sur la requête que vous avez ciblée lors de vos publications, Si la campagne a bien fonctionné, vous devriez observer une augmentation des impressions, des clics et de la position moyenne sur la page.
Après, c’est à vous de bien l’optimiser pour bien convertir (quel que soit votre objectif de conversion) afin que Google analyse la qualité de la page et continue à la faire monter après l’avoir repérée.
Vision par Google Analytics
Une fois le lien publié, vous allez pouvoir observer les visites gagnées grâce au lien en suivant le trafic Referral venant du site qui héberge votre article.
Attention : Apporter du trafic n’est pas la fonction première de ces campagnes netlinking mais c’est un + non négligeable.
Vous pourrez aussi observer le nombre de visites qui augmente sur la page cible tout en faisant attention au taux de rebond.
Si le taux de rebond augmente trop, c’est que votre page ne répond pas à l’intention de requête. N’hésitez pas à la modifier si tel est le cas. Dans le cas contraire, vous risquez de ne récupérer aucun gain sur cette campagne.
Le positionnement
Un des points les plus impactants du netlinking, c’est l’amélioration du ranking des mots clés ciblés. C’est pourquoi il faut bien suivre l’évolution du positionnement sur les mois suivants la campagne.
Pour cela, avant de commencer la campagne, notez la position des mots clés visés. Toutes les deux semaines après la publication de l’article, recherchez les mots clés sur Google (avec un VPN c’est encore mieux) et notez l’évolution afin d’apprécier l’impact de la publication de vos articles.
Backlinks toxiques : Google vous dit d’arrêter de les désavouer systématiquement
Cela fait plusieurs années que Google a reconnu qu’il était effectivement possible que les classements des pages d’un site soit impactés négativement par la présence d’un grand nombre de liens toxiques pointant vers son contenu. Bref, que le negative SEO était quelque chose qui pouvait exister (en théorie).
Depuis quelque temps, John Mueller, porte parole de Google, multiplie les prises de parole sur le sujet pour expliquer que Google avait évolué, et que les bonnes pratiques avaient changé. C’est vrai notamment depuis Penguin 4.0, avec la mise en place d’un système qui cherche à annuler l’impact des liens plutôt que d’impacter directement les classements.
Le « negative SEO » à base de backlinks toxique est peu susceptible d’impacter la plupart des sites, selon John Mueller
Matt Cutts d’abord, et aujourd’hui John Mueller, n’arrêtent pas de répéter que les tactiques cherchant à faire reculer les pages d’un concurrent en le bombardant de liens toxiques, est quelque chose d’extrêmement rare, en tout qu’il est rare que cette tactique produise des effets.
Bref, John Mueller pense que ces tactiques ne doivent pas faire peur aux webmasters.
Qu’en est-t’il vraiment ? En 15 ans d’expérience, j’ai bien été confronté à des clients qui ont fait l’objet de telles attaques. Mais dans un seul cas, j’ai pu mesurer un impact significatif sur la visibilité du client.
Conclusion, même si le « negative SEO » est une crainte assez répandue chez les éditeurs de site et leurs responsables SEO, et même si beaucoup croient que cela peut marcher, en pratique, vous pouvez effectivement écouter les conseils des gens de Google et ne pas dépenser trop d’énergie à traiter des attaques imaginaires ou dont l’impact sera nul.
Je rappelle aussi qu’utiliser une tactique de type « negative SEO » relève de la concurrence déloyale et peut vous attirer des ennuis judiciaires. Et que pour que cela marche, il faut s’attaquer à des sites dont les scores sont faibles et massivement. Bref le ROI de ces attaques peut se révéler très, très mauvais.
Notons néanmoins que d’autres techniques de negative SEO sont elles plus dangereuses, mais je ne les présenterai pas ici ca je ne tiens pas à donner de mauvaises idées à certains de mes lecteurs …
Faut-il désavouer les liens toxiques ?
Par ailleurs, le désaveu systématique des liens toxiques, qui était une pratique courante chez les référenceurs par peur de la pénalité pour liens non naturels, n’est clairement plus d’actualité.
En effet, les porte paroles de Google (Gary Illyes et John Mueller) ont confirmé à plusieurs reprises que l’emploi du fichier de désaveu n’avait pas de sens pour se prémunir contre les effets de Penguin par exemple. Vous ne devez placer des liens dans un fichier de désaveu que dans deux cas :
- soit parce que vous avez reçu une pénalité manuelle
- soit parce que vous pensez que les backlinks que vous voulez placer dans un fichier de désaveu sont de nature à déclencher une pénalité manuelle pour liens non naturels si vous ne le faites pas
Du coup, remplir le fichier de désaveu de liens toxiques que vous n’avez pas créés ou manipulés, mais qui sont créés par des scrapers ou des agrégateurs ou tout autre source de liens de mauvaise qualité, ne sert à rien. Pourquoi ? Parce qu’il y’a toutes les chances que Google « annule » le linkjuice transmis par ces liens, qu’il s’agisse de scores positifs ou négatifs.
John Mueller a été plus loin il y’a quelques jours, en déclarant que si un outil « flagge » un backlink comme toxique, alors il est hautement probable que Google l’ait repéré aussi et annule tout seul l’impact de ce lien.
En clair, Google essaie de faire clairement la différence entre :
- des liens toxiques, mais qui ont été créés par des tiers : Google va s’efforcer de ne pas en tenir compte.
- des liens manipulés, en violation des Guidelines, qui peuvent causer une pénalité pour liens non naturels
Bref, suite à toutes ces communications et clarifications, soyons moins paranoïaques et arrêtons de remplir les fichiers de désaveu de liens qui ne peuvent pas causer de pénalités pour liens non naturels.
Quelles intentions derrière les backlinks ?
En 2018, Google reste toujours et avant tout un moteur de recherche, il ne faut pas l’oublier. Ainsi, il ne pense pas sentiments mais juste technique. Et cela se vérifie tout particulièrement avec le cas des backlinks.
Si vous ou un concurrent reçoit une quantité massive de liens en peu de temps, qu’il s’agisse de liens de qualité ou juste de bad buzz, Google lira ces liens de la même manière.
Il ne sait pas encore détecter les sentiments et séparer les bons liens des mauvais. Voilà ce que nous indique le spécialiste Danny Sullivan sur Twitter :
Cependant, si à l’instant T cela peut être positif pour votre site puisque vous obtiendrez plus de trafic, de visibilité etc, il faut voir cette mauvaise pratique de bad buzz à long terme. En ce point, cela ne vous sera pas du tout profitable.
En attendant que Google détecte les sentiments qui peuvent être cachés derrière les backlinks, continuez les bonnes pratiques. Ne vous laissez pas tenter par le bad buzz !
Conclusion
Vous avez désormais entre les mains toutes les informations pour réussir une campagne de netlinking rapide et peu coûteuse.
N’oubliez pas cependant que le netlinking nécessite de s’entraîner pour choisir les bons domaines, avoir les bons process de gestion de projets et qu’une campagne gratuite est avant tout un bon moyen de se faire la main avant d’enchaîner sur une campagne payante.
Vous retrouverez dans les articles suivants d’autres techniques pour faire du netlinking, n’hésitez pas à aller les découvrir. Et si jamais vous n’avez pas le temps ou l’envie de mettre en place des campagnes netlinking, vous pouvez aussi nous contacter. Nous sommes rompus à l’exercice et nous le ferons à votre place avec le plus grand des plaisirs !