#SEARCHY – Le futur des moteurs de recherche

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L’événement SEARCH Y PARIS 2019 s’est déroulé le 18 janvier 2019, réunissant une vingtaine d’intervenants du Search français et international. Search Foresight vous livre le récapitulatif de certaines conférences marquantes.
Au SEARCH Y sur le coup de 16 heures, Olivier Andrieu a animé une table ronde sur l’avenir des moteurs de recherche, avec les représentants des quatre grands :

  • Baidu (Chine) – Véronique Duong
  • Bing – Fabrice Canel & Frédéric Dubut
  • Google – Vincent Courson
  • Yandex (Russie) – Olga Ruiz

Le vocal et le mobile, tendances structurantes du SEO récent, étaient naturellement au centre des débats :

Recherche Vocale : le monde entier parle à son téléphone

Pour comprendre la préoccupation des SEO sur le sujet, rien ne vaut une explication limpide fournie par Olivier Andrieu :
La recherche vocale répond à une question donnée par une réponse unique, là où le SEO traditionnel permettait de fournir 10 « liens bleus » (donc réponses) à une question. Il faut désormais se battre pour être l’unique meilleur, avec un contenu vocalisable.
Google a en tout cas lancé la tendance de la recherche vocale avec fracas. Le déploiement des Featured Snippets / Positions 0 et de la Google Home (intégrant Google Assistant, l’assistant vocal de Google) ont secoué le monde du SEO il y a 2 ans.
Les autres moteurs de recherche ont suivi de près :

  • Baidu propose déjà deux enceintes vocales : une classique, une pour enfants avec écran (Xiaoyu). Notons qu’en Chine la voix simplifie les recherches par rapport à l’entrée de caractères au clavier
  • Yandex propose Alice, son assistant personnel mobile décliné en application mobile et en enceinte. Avec succès : 68% des russes s’en servent

En regardant dans le détail, ces assistants vocaux remplissent davantage des usages de commande vocale que de recherche réelle. On lance un minuteur, note un rappel, « lance la playlist jazz » sur Spotify, et on vaque à ses occupations. D’autant plus que ces assistants sont intégrés à des supports alternatifs : OS d’ordinateurs et Smart TV (Android TV, à qui on peut demander une chaîne précise plutôt que de retenir le chiffre).
Les vraies recherches par requêtes sont factuelles, la réponse provient souvent de Google directement (par les Réponses directes, donc : météo, résultats sportifs…).
Faisons tout de même le parallèle avec une conférence de Dan Saunders, insistant sur le fait que la recherche vocale est pour l’instant une préoccupation lointaine pour l’e-commerce. Plus préoccupant est un moteur de recherche d’une autre nature, et uniquement transactionnel : Amazon. Les usages de consommateurs en ligne se déportent progressivement vers le mastodonte de l’e-commerce. Les prochaines tables rondes doivent-elles inclure un représentant d’Amazon ?

Le mobile est universel

La priorité au mobile poussée par Google depuis plusieurs années se retrouve chez les autres moteurs, s’adaptant aux usages :

  • En Russie, la longueur des transports (notamment entre différentes villes) explique en partie l’usage fort du mobile.
  • En Chine, le mobile est central dans la vie quotidienne – WeChat sert à payer quasiment tout, et héberge même des sites complets.

La place de l’IA dans les algorithmes

Des centaines de milliers de paramètres sont pris en compte pour créer les résultats de recherche. Une partie est gérée par du Machine Learning. Les équipes comprennent elles alors encore leurs algorithmes ?
Oui, en faisant de l’analyse à partir de mauvais résultats notamment. Les fameux Quality Raters de Google jugent à l’œil nu la qualité des résultats de recherche fournis par le moteur, afin d’affiner l’algorithme. Google réalise environ 30 000 A/B tests par an sur le Search (ces fameux « tests Google » repérés et partagés sur Twitter). Bing suit le même procédé de correctifs humains. Le Machine Learning est notamment utile pour identifier des patterns de spam.

Des projets de conquête mondiale ?

Enfin, nous ne sommes pas prêts de voir les moteurs « exotiques » dans nos contrées.
Yandex préfère attirer les professionnels français que venir en France concurrencer Google.
Baidu par contre s’intéresse aux marchés du Japon et du Brésil.
Merci aux intervenants pour ces apports très… foresight.
Olivier Perbet | @operbet