La traque des "Fake News" s'intensifie

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Les élections présidentielles américaines ont vu un phénomène exploser : celui de la diffusion de fausses nouvelles et de faits alternatifs, qui se retrouvent référencés dans le top des résultats de recherches. Ces derniers mois, cette désinformation a traversé l’Atlantique et a gangrené la présidentielle française. Google et Facebook, accusés de porter ce fléau, se sont alors alliés à de nombreux média pour mettre en place des outils de vérification. Revenons sur ce qui est en place actuellement et sur le nouveau projet de Google.

Facebook a déployé son propre dispositif

Depuis 3 mois, il est possible de signaler une fausse information circulant sur Facebook. Celle-ci est ensuite étudiée par 2 média partenaires du réseau social, afin de confirmer ou non son statut de « fake news ». Si c’est le cas, la publication sera estampillée de « fake ».
fake news signalement facebook
Facebook collabore ainsi avec les 8 média suivants : l’AFP, BFMTV, L’Express, France Médias Monde, France Télévisions, Libération, Le Monde et 20 Minutes, et a déployé son dispositif il y a en février en Allemagne.

CrossCheck lutte contre les fausses informations des présidentielles françaises

CrossCheck lutte contre fake news
Afin de vérifier les informations douteuses, First Draft et Google News Lab ont conçu le site CrossCheck en partenariat avec de nombreuses rédactions et média français. Le réseau de journalistes utilise la méthode de contre-vérification pour essayer d’analyser la véracité des faits énoncés. Plusieurs outils, comme Google Trends ou CrowdTangle, sont utilisés par l’équipe de CrossCheck pour étudier les sujets et les tendances prenant de l’importance sur le web et nécessitant d’être surveillés et vérifiés. Egalement, les internautes sont invités à déposer les sujets à traiter dans le formulaire suivant :
fake news soumission

Google intensifie la traque et lance « Project Owl »

La firme de Mountain View va plus loin en lançant plusieurs actions pour « crowdsourcer » la traque des « fake news ». Le projet Owl se traduit par :

  • des formulaires récoltant des avis des internautes sur la qualité des suggestions de l’auto-complétion (Google Suggest et Instant) ainsi que sur celle des réponses directes (aka featured snippets),
  • une évolution de l’algorithme qui s’adapte à ces remontées d’avis : le contenu signalé de qualité sera privilégié 
  • une adaptation des recommandations données aux Quality raters, afin de les aider dans la détection de ces fausses informations.
Formulaire d'avis sur l'auto-complétion de Google
Formulaire d’avis sur l’auto-complétion de Google

La traque des « fake news », une lutte sans fin ?

Les intentions de Google et Facebook sont très louables, mais le chantier est considérable. Quel impact vont réellement avoir ces dispositifs ?
Par ailleurs, la concurrence des sites média pourrait user à mauvais escient les formulaires de signalement. Nous savons comment la modération se déroule suite aux signalements Facebook, mais comment fonctionne-t-elle chez Google ?
Ainsi, nous avons encore besoin d’avoir un certain nombre de réponses de la part de ces géants du web et également d’avoir des résultats probants sur les premières expériences de « fact checking », pour assurer que cette lutte sera efficace.
 
Virginie Varaigne @virginievrg